Pourquoi manger local ... c’est loin d’être l’idéal ?
Conférence de Lucien Willemin
Jeudi 31 Janvier 2019, 20h00, Salle de Turlet, Hôtel de Ville
Lucien Willemin expliquera pourquoi manger local est loin d’être l’idéal. Le conférencier neuchâtelois suscitant la polémique sera l’invité de la commission Echallens21 le jeudi 31 janvier prochain à l’Hôtel de Ville d’Echallens.
«Le mieux, c’est de manger bio et local. Mais s’il faut choisir entre les deux, les consommateurs doivent privilégier le bio qui, malgré le transport, est globalement moins néfaste pour la planète que le conventionnel.» Résumée en quelques mots, la philosophie de Lucien Willemin provoque en général son lot de réactions. Invité par la commission Echallens21, le conférencier neuchâtelois expliquera et défendra son point de vue le jeudi 31 janvier à 20h à l’Hôtel de Ville d’Echallens.
Le raisonnement de cet ancien agent immobilier reconverti depuis plus de vingt ans dans la défense de l’environnement repose sur le fait que les produits bio ne nécessitent ni fabrication, ni transport, ni épandage de produits toxiques pour l’environnement. Même s’ils sont transportés sur des centaines de kilomètres, leur impact sur la planète resterait donc moindre que celui de produits cultivés de manière conventionnelle.
Le problème est que ce raisonnement peut être nuancé par de nombreux facteurs, à commencer par la liste de critères cachés sous l’étiquette bio dans les différents pays d’origine et la garantie de leur respect. Le mode de culture peut aussi influencer le résultat final; on pense par exemple aux cultures sous serres chauffées au mazout qui dégagent évidemment bien plus de C02 que les fruits ou légumes poussant en plein air.
Pour faire évoluer les mentalités, Lucien Willemin publie de petits livres très faciles d’accès: «En voiture Simone!» traite du problème de l’énergie grise, «Fonce Alphonse!» de l’impasse de la croissance perpétuelle et «Tu parles Charles!» de l’alimentation. Dans ce dernier ouvrage, le conférencier propose notamment deux solutions pour favoriser les cultures bio.
- La première est de redéfinir la distribution des subsides fédéraux afin que ceux-ci bénéficient aux agriculteurs et non aux fabricants de pesticides de synthèse.
- La seconde est aussi originale que parlante, puisqu’elle consiste à rebaptiser les produits. «Pourquoi appelle-t-on «carotte» le produit ayant poussé grâce à des produits chimiques et «carotte bio» celui qui a poussé dans un environnement proche de la nature?, se demande le conférencier. La carotte tout court, c’est le second. Le premier devrait être appelé, lui, «carotte chimique»!»
MS (article paru dans l’Écho du Gros-de-Vaud le 18 janvier 2019)